Association Tchadienne des enseignants de français

État des lieux de l’enseignement du français

Date de soumission : 09/03/2015

1. L’ASSOCIATION DES PROFESSEURS DE FRANÇAIS
Oui
Tableau association
Nom de l’associationEffectifsAffiliation FIPF
AFEFT (Association Francophone des Enseignants de français du Tchad) Autorisation de fonctionnemenOui
ATPFLE (Association Tchadienne des professeurs de FLE), créée le 12 septembre 2008, entité dépenda 29 enseigNon

Précisez la proportion d’enseignants membres de votre association par niveau d’enseignement * :

13%
85%
2%
1.2. L’association et son environnement institutionnel national et international
Non
AFEFT : Au moment de la création de l’association en 1992 (juste avant la conférence nationale de 1993 et les états-généraux de l’éducation en 1994), les échanges avec les autorités étaient réels. Les relations se sont effritées ensuite notamment du fait de l’instabilité gouvernementale (succession de ministres et de directeurs n'étant pas aux prises avec les dossiers) et de querelles internes à l’association.
Les dirigeants actuels de l’AFEFT ont entamé un plaidoyer auprès du nouveau ministre de l’éducation nationale, des conseillers du premier ministre et de celui du président de la république et des directeurs techniques centraux.
Quelques activités en commissions ad hoc sur les corrigés des sujets de français au baccalauréat tchadien notamment ont été initiées et appréciées par les autorités.

ATPFLE : non, mais la coordination des CALF qui en est sa tutelle peut l’être au travers de son conseil d’administration présidé par le ministère de l’éducation nationale et où sont impliqués d’autres ministères tchadiens ainsi que la coopération française
1.3 Rapports internationaux
Oui
Dans le cadre d’un accord entre le Soudan et le Tchad, des enseignants tchadiens viennent de séjourner dans plusieurs villes soudanaises pour y enseigner le français.
Le respect des traités n’est pas toujours effectif au Tchad (déontologie du pouvoir).
  • De France
  • Du Québec
  • Autres
Pour les CALF et donc indirectement l’ATPFLE en améliorant les conditions de travail et la formation des enseignants :
- La France est à l’origine de la création des CALF dont dépend l’ATPFLE et participe à son fonctionnement (Cf. publications d’Aminata Diop).
- L’Union Européenne a financé un projet d’aménagement d’une salle d’informatique au CALF de N’Djaména.
- L’Ambassade du Canada a financé une rampe d’accès permettant l’accès aux personnes à mobilité réduite au CALF de Moundou.
Non
AFEFT : Non
Cependant un rapprochement avec la Direction de la Francophonie a été entamé. Au travers de documents de relance relatif à un projet d'organisation d'un forum de discussion sur l'enseignement du français dans les établissements d'enseignement et de formation au Tchad, plus un projet de réactualisation des groupes d'animation et de formation des animateurs pédagogiques). Aucune réponse n’a été apportée à nos sollicitations.
A noter que le Campus numérique de l’AUF n’est accessible qu’aux enseignants du supérieur.
Oui
CALF : Centre d’Apprentissage de la Langue Française du Tchad
Enseignement du français et certification du DELF/DALF
5046 apprenants (année 2013, réseau des 5 CALF)
2. L’ENSEIGNEMENT DES LANGUES ET DU FRANCAIS
LVE 1 (préciser)LVE 2 (préciser)LVE 3 (préciser)LVE 4 (préciser)Commentaires
PrimaireFrançais et ArabeL’arabe pour les écoles francophones et le français pour les écoles arabophones
secondaireArabe Anglais L’élève entrant au secondaire choisit une des deux langues comme langue seconde, de la sixième à la terminale
SupérieurArabe Anglais L’anglais et l’arabe deviennent des spécialités pour les étudiants à partir de bac + 2
LVE 1 (préciser)LVE 2 (préciser)LVE 3 (préciser)LVE 4 (préciser)Commentaires
Primaire233.243 élèves arabophonesDe ce nombre, il faut déduire 117.082 bilingues arabe-français
secondaire41.182 élèves arabophones409.997 apprenants Anglicisants Du nombre des arabophones, il faut déduire 25.661 bilingues arabe-français
SupérieurDans les collèges et lycées francophones, très peu d’élèves optent pour l’arabe comme langue vivante, hormis quelques ressortissants des régions du nord et de l’est. On note une très faible proportion d’apprenants arabophones pratiquant l’anglais.
2.3. Effectifs des apprenants de français*
PréscolairePrimaire (école de base)Secondaire
15 3151 727 030305 748 (collèges) 1
 dans les cycles francophones, aussi bien à l’école primaire que secondaire, le français est médium et comme tel, introduit dès les classes de base : CP.
 Il en est de même de l’arabe dans les cycles arabophones.
 Selon le décret instaurant l’enseignement bilingue en français et en arabe, le français est introduit dans les classes arabophones dès le CE1 pour ce qui concerne les apprentissages des matières scientifiques,
 dans les classes francophones, pour seulement l’aspect langue, l’arabe est introduit dès la classe de CP, en raison d’une heure hebdomadairement.
 dans le secondaire où l’arabe et le français deviennent langues vivantes, ils sont introduits dès la classe de sixième, en raison de trois (3) heures hebdomadairement, généralement en concurrence avec l’anglais dans les collèges et lycées francophones.
Au cycle primaire, l’enseignement du français se partage les sous disciplines que sont : la lecture, l’écriture, le langage et l’élocution (l’expression orale), la récitation, le chant, la grammaire, la conjugaison, l’orthographe, le vocabulaire, le paragraphe (l’expression écrite).
Ces activités occupent à peu près 700 heures par niveau sur les 900 dévolues à l’enseignement au niveau de chaque niveau pédagogique (CP1, CP2, CE1, CE2, CM1, CM2)

Au niveau de l’enseignement moyen donc des collèges (le premier cycle des lycées à cycle long), les nouveaux programmes d’enseignement accordent six (6) heures de cours de français par semaine, de la classe de 6ème à la 3ème. Sur les 36 semaines de l’année scolaire, cela totalise 216 heures par niveau et 864 heures pour le cycle

Au niveau des lycées, deux cas de figure :
 les séries littéraires : 5 heures de français hebdomadairement, de la seconde à la terminale. Soit 180 heures par niveau. 540 heures sur le cycle.
 Les séries scientifiques : 5 heures par semaine en seconde et première, soit 360 heures par an ; 3 heures par semaine en terminale soit 108 heures par an. Ce qui fait un total de 468 heures pour celui qui termine le cycle.
3. L’ENSEIGNEMENT EN FRANCAIS (le cas échéant)*
3.1. Effectifs des apprenants
3.1.1. Enseignement public
PréscolairePrimaire (école de base)Secondaire
4 130976 695240 503 (collèges) 9
3.1.2. Enseignement privé
PréscolairePrimaire (école de base)Secondaire
8 813116 83137 338 (collèges) 17
3.2. Si le français n’est pas la seule langue d’alphabétisation puis d’enseignement
 Contexte de co-officialité de l’arabe (littéraire) avec le français.
 Le français est majoritairement utilisé dans l’enseignement (plus de 90% des effectifs).
 Au niveau de l'alphabétisation, le français cohabite avec au moins six langues véhiculaires, notamment l'arabe tchadien, le ngambay, le maba,...
 Au niveau de l'enseignement, il cohabite avec l'arabe classique, consacré depuis le décret instituant le bilinguisme arabe-français.

Le français se perçoit désormais comme une langue partenaire. Il existe des expérimentations d’introduction des langues nationales dans l’enseignement. Le français étant introduit progressivement à partir du CP et devenant médium d’enseignement à partir du CE2.
Voir Diop, A. 2013. « Les langues d’enseignement dans le système éducatif du Tchad ». Glottopol, n°22, pp. 151-166
 Les écoles francophones : le français est introduit dès le CP1  Les écoles arabophones : le français est introduit à partir d
A l'élémentaire, sur la base de 25 semaines de cours effectifs sur les 36, l'apprenant totalise 2.664 heures, du CP1 au CM2. C’e
Autre langue 1 (préciser)Autre langue 2 (préciser)Autre langue 3 (préciser)Commentaires
Primaire
secondaire
Supérieur
Non
3.5. Établissements où l’enseignement se fait majoritairement en français
3.5.1. Établissements nationaux
DésignationCycles (niveaux)Nombre d’élèves
Public, privé laïque, privé catholiqueEnseignement secondaire technique et professionnel4762
Formation technique et professionnelle806
Nombre total d’apprenants
PréscolairePrimaireSecondaire
3.5.2. Cursus professionnels en français  (à extraire du total mentionné ci-dessus en précisant leur objet : hôtellerie, tourisme…)
Intitulé du certificatEffectif
- commercial3889
- industriel 873
3.5.3. S’il existe un enseignement de type « écoles bilingues »
3.5.3.1. Quel est l’effectif concerné par niveau ?
NiveauNombre d’heures/semaineEffectif
8 813116 83137 338 (collèges) 17 648 (lycées)
3.5.3.2 Quelles sont les DNL (disciplines non linguistiques) proposées en français ?
NiveauNombre d’heures/semaineEffectif
3.6. Établissements français
PrimaireSecondaireSupérieur
Maternelle : 152 Elémentaire : 221Collège : 143 Lycée : 103
3.7. Autres établissements internationaux (en dehors des établissements homologués par la France)
DésignationStatut (public, privé, étranger)Nombre d’élèves
Ecole internationale américaine Association présidée par un l’Ambassade des Etats-Primaire et collège
Les Étoiles Brillantessous le couvert du consul du CanadaDu primaire au Lycée
4. PROGRAMMES et CONTENUS
Oui
Les programmes ont été réactualisés en 2008 par le Centre National des Curricula.
4.3. Les objectifs des programmes vous paraissent-ils :
Non
Non
Non
Aux pays francophones : RCA, RDC, Côte d’Ivoire, Sénégal, etc.
Aux auteurs francophones : Mariama Ba, Aimé Césaire, Camara Laye, Cheikh Hamidou Kane, Ahmadou Kourouma, etc.
Très peu font référence à la francophonie si ce n’est au travers de la question de la négritude. Le programme les y incite très peu.
C’est un véritable problème pour les professeurs de français par manque d’ordinateurs personnels, les délestages d’électricité quotidiens, la lenteur des connexions Internet et leurs coûts, etc.
Tous se contentent de cours obsolètes d’une année à l’autre, donc sans innovation.
Non, sauf quelques professeurs privilégiés « branchés » sur Internet
Les professeurs de français enseignent dans des conditions des plus déplorables :
- contenu de programme littéraire et purement linguistique ;
- insuffisance de manuels,
- classes surchargées,
- maîtrise aléatoire de la discipline elle-même par les professeurs de français
- pédagogie « rétrograde » (méthode traditionnelle)
5. LES PROFESSEURS DE FRANÇAIS*
5.1. Nombre
PrimaireSecondaireSupérieur
6297 Instituteurs 1265 Instituteurs adjoints 17 Collège : 6436 Lycée : 4802 Professeurs de to
30
Non
Tout dépend des besoins du collège/Lycée, mais il s’agit le plus souvent de l’histoire, de la géographie, des langues étrangères.
Oui
Vacation dans le privé pour certains.
Oui
Oui, car les enseignants ont la mission d’éduquer et de former les cadres de demain
5.5. La formation des professeurs
Certificat d’Aptitude pédagogique, Licence, Maîtrise
DEA
Il faut constituer le dossier composé des pièces suivantes :
- arrêté d’intégration,
- le certificat de prise et de présence effective,
- le rapport de stage,
- le rapport circonstancié du responsable de l’établissement du stage.
Le délai est variable : moins d’un an pour certains, un an pour d’autres et plus d’un an aussi pour d’autres personnes.
Oui
Non
Non
Oui
Tableau départements francais
DésignationEffectifs année 1Année 2Année 3Année 4 et +
ISSED : Institut Supérieur des Sciences de l’Educ
Oui
Tableau instituts formation
DésignationEffectifs année 1Année 2Année 3Année 4 et +
Oui
Filières francophones
DésignationEffectifs année 1Année 2Année 3Année 4 et +
L’université de N’Djaména
6. VALEURS VEHICULEES
Culturelle
Économique
Démocratique
Autres
7. MOTIVATION
ATPFLE :
Les motivations sont diverses et relatives aux apprenants adultes arabophones des CALF :
- pour intégrer ou progresser hiérarchiquement dans l’administration.
- pour échanger avec les clients francophones
- pour continuer des études supérieures en français.
- Pour éviter la marginalisation dans une société francophone dans ses émanations administratives
- Par goût et intérêt pour le français et la francophonie.
8. EVOLUTIONS PREVISIBLES POUR L’ENSEIGNEMENT DU FRANÇAIS
Le français évolue très mal au Tchad compte tenu de différents facteurs qui pèsent sur son enseignement. Il est d’abord concurrencé par l’anglais, il manque des enseignants hautement qualifiés pour son enseignement et sa diffusion ; il manque une politique linguistique réelle et des institutions chargées de la promotion de la langue française.
9. EVOLUTIONS SOUHAITEES
Nous souhaitons qu’il y ait plus d’enseignants qualifiés pour enseigner le français, de manuels adaptés aux contextes de l’apprenant, de formations continues, de stages pour les enseignants, de structures d’accueil bien équipés en matériels didactiques, etc.
10. TEMOIGNAGES SUR LES CONDITIONS D’ENSEIGNEMENT
Conditions d’enseignement / apprentissage exécrables : le français est laissé pour compte, on assiste tout impuissant à son délabrement, à son effondrement structurel, à son déficit pédagogique, le niveau de son enseignement baisse considérablement d’une année à l’autre et a des conséquences négatives sur la baisse de niveau général des élèves, vu que c’est la langue d’enseignement, ajoutons que d’autres profs des autres disciplines ne la maîtrisent pas non plus. L’heure est grave !